« Les conséquences dans les six communes qui entourent le lac sont dramatiques : le retrait des eaux a provoqué l’arrêt de la pêche et la chute des activités pastorales et agricoles. Le sable avale les habitations des villages de Bilal Bancor, Bintagoungou et Mbouna. »
C’est dans les années 1970 que le lac Faguibine au Tchad a commencé à s’assécher suite à de longs épisodes de sécheresse. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, ses étendues d’eau et les terres cultivables qui le bordaient ont laissé la place aux dunes de sable.
Les habitants, qui vivaient des produits de leur pêche et de l’élevage, qui exportaient le bois et cultivaient les céréales, sont désormais contraints à l’exode. Au moins la moitié de la population a quitté les lieux.
Le Comité International de la Croix-Rouge dénonce des « conséquences dramatiques » pour les 6 communes à proximité du lac.
« Les conséquences dans les six communes qui entourent le lac sont dramatiques : le retrait des eaux a provoqué l’arrêt de la pêche et la chute des activités pastorales et agricoles. Le sable avale les habitations des villages de Bilal Bancor, Bintagoungou et Mbouna. »
Mahamadou Ousmane est cultivateur. Il observe l’engloutissement du lac par le désert et témoigne des tensions qui en découlent entre éleveurs et agriculteurs.
« Entre éleveurs et agriculteurs, il n’y a pas un jour sans conflit. Parce que l’espace est petit, tout le monde veut l’exploiter. C’est la raison des tensions. »
Avec le tarissement du lac, un gaz s’échappe désormais du sol et brûle les quelques arbres qui avaient résisté, rendant la terre incultivable.
Devant l’école ensablée, et de fait fermée, le maire s’inquiète d’un autre danger pour le village : le recrutement par les groupes armés.
« C’est une école d’à peu près 400 élèves. 400 élèves, cela veut dire toute une génération. Une génération perdue, une génération préparée pour l’exode ou bien pour le recrutement. »
Au #Mali, dans la région de #Tombouctou, le lac Faguibine a disparu.
Des gaz s'échappent désormais du sol et brûlent les derniers arbres.
En plus des conflits, la crise climatique menace ces communautés.
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— CICR Afrique (@CICR_Afrique) September 29, 2021
M.C.